RTL : Comment se déroule une négociation pour libérer les otages, ITW de David Hornus

David Hornus, négociateur pour la société CorpGuard, spécialisée dans la protection des personnes à l’étranger, explique comment se déroule une négociation pour la libération d’un otage.

David Hornus – « Une négociation est d’abord une gestion de crise, affirme le négociateur. Dès qu’un incident se produit, une chaîne d’alerte se met en place avec une équipe opérationnelle qui va très vite avoir pour mission de faire un audit de la situation pour en tirer un certain nombre d’informations et d’hypothèses. Tout ça va permettre de savoir à quelle typologie d’incident nous avons affaire. Il faut ensuite beaucoup de patience car ce sont les ravisseurs qui ont les cartes en main et définissent le tempo.

Il y a deux options d’intervention. Pour la première, l’État du ressortissant intervient. Dans l’ambassade, la consulat du pays où ça s’est produit, un certain nombre de fonctionnaires de l’État se mobilisent. Lorsque l’intervention est privée, comme c’est le cas pour ma société, nous travaillons pour des solutions assurantielles. Le volume de personnel est tout de suite plus réduit mais la densité du travail est la même.

Lorsqu’on parle d’une négociation menée au niveau institutionnel, il peut y avoir plusieurs niveaux de négociation avec des intermédiaires vérifiés, validés et côtés à chaque fois. La seule chose qui nous fait nous rejoindre, entre institutionnel et privé, c’est que sans preuve de vie il n’y a pas de négociation. Le travail de la cellule de crise va être d’obtenir par un certain nombre d’intermédiaires une preuve de vie et de possession.

La négociation est un échange donnant-donnant, un acte commercial dans la plupart des cas. Que ce soit avec les pirates somaliens ou avec Aqmi. Mais ce n’est pas toujours le cas, notamment avec Daesh.

Lorsqu’on arrive à élaborer un canal de conversation, c’est un deal quasiment commercial qui s’installe et les deux parties ne changent pas. L’objectif est de trouver un terrain d’entente. C’est comme un élastique qui se tend et se détend. Il faut trouver le bon tempo pour arriver à un accord, déterminer les conclusions de cet accord et comment vont être remises les contreparties l’otage exfiltré.

L’objectif étant de sortir une personne vivante »

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